Rechercher dans ce blog

mercredi 8 août 2018

Statut: pourquoi il faut le défendre ?...




 L’actualité sociale était concentrée sur le projet de réforme de la SNCF et les dernières annonces gouvernementales sur le sujet, pourtant dès le 1er février et de façon très explicite c’est sur nos statuts et ceux de la Fonction Publique Hospitalière que le premier ministre lançait la même diatribe. Ordonnance du 4 février 1959, loi du 13 juillet 1983 puis celle de 1986 concernant l’hôpital sont ainsi attaquées. Nous essaierons en quelques lignes de vous en présenter les principaux enjeux Le 22 mars SUD Santé Sociaux appelle à mobilisation avec 6 autres organisations syndicales.



Le « modèle suédois » 


Vous ne manquerez pas dans les jours qui viennent d’entendre parler du « modèle suédois » et de l’intérêt qu’il y a à supprimer les embauches statutaires. En Suède les conditions d’emploi sont régies par des conventions collectives, les règles applicables aux agents publics sont identiques à celles applicables aux salariés de droit privé. Les agents ne disposent pas de garantie d’emploi. Les licenciements peuvent se faire sur différentes bases ; réorganisation de service, réduction d’emploi… Les rémunérations sont négociées entre le supérieur et ses subordonnés.
C’est seulement dans le cas où les parties ne parviennent pas à un accord que les négociations montent d’un niveau et mobilisent les partenaires sociaux. Selon ce « modèle » il vaut mieux être agent d’un hôpital qui fait des bénéfices et en effet, selon les établissements nous pouvons trouver de grandes disparités.
Aucun avancement automatique n’est prévu, exit échelons et grades. Les augmentations sont individuelles et basées sur les résultats et les qualifications évaluées lors d’un entretien annuel. La Suède peut ainsi se vanter d’avoir pu maîtriser ses dépenses de santé en maîtrisant … les salaires. 


La réforme annoncée 


Le premier ministre en annonçant le 13 février le « coup d’envoi d’une réforme globale pour soigner le système de santé » entend, selon une même méthode, faire vite et présenter dès cet été les « premières réponses ».
Tout comme pour la loi travail ou la réforme de la SNCF nous craignons un passage en force par ordonnance.
Au programme : « assouplir le statut » ; quelle jolie formule, « compléter la rémunération par des mesures plus incitatives »; il a vraiment le sens de la litote et étendre le « recours aux contractuels ne bénéficiant pas de l’emploi à vie ».
Nous entendons déjà politologues, économistes et spécialistes expliquer à tout crin qu’il n’est pas nécessaire pour faire une prise de sang, une toilette, taper un courrier … d’être embauché au statut.

Salaires 


l’inflation Les agents de la fonction publique hospitalière ont déjà été largement mis à contribution ; décrochage de la valeur du point d’indice par rapport à l’inflation (de janvier 1994 à juillet 2016 il progressait de 19,4% quand elle augmentait sur cette même période de 39,15%) puis son gel, report du déploiement du PPCR, et plus récemment augmentation de la CSG.
Concernant l’augmentation de la CSG est prévue une indemnité compensatrice qui, comme son nom l’indique, compensera à l’Euro près cette augmentation.
Or, il faut savoir que cette compensation sera calculée sur le revenu de l’année précédente et que toutes les promotions de l’année 2018 ne seront prises en compte dans le calcul qu’en 2019.
Ce n’est pas tout, à partir du 1er janvier 2020 l’indemnité compensatrice sera gelée, son montant devenu fixe n’accompagnera plus les augmentations de salaire et sera de moins en moins compensateur avec le temps. 


Pour la défense de l’Hôpital Public et de son statut

Avec le Syndicat SUD Santé Sociaux du GHEF mobilisez-vous !